Sonia Meton nous a quittés le 20 avril 1996. Dans le cadre des 80 ans de Turbomeca / Safran Helicopter Engines, il est important de nous remémorer les grandes lignes de sa vie consacrée entièrement à Turbomeca, les principales actions qu'elle a menées et lui rendre ainsi un nouvel hommage qu’elle mérite bien.
Sonia Charlotte Irène Szydlowski est née le 30 mars 1929 à Baden-Baden en Allemagne où son père commence sa carrière. Elle est la fille de Joseph Szydlowski, 32 ans, né le 21 novembre 1896 à Chelm en territoire polonais annexé par la Russie et de Charlotte Ida Konopatzki, 31 ans, née le 7 août 1897 à Widmennen, Gross-Gablick en Prusse orientale. Du couple, marié le 16 janvier 1922 à Gaggenau en Allemagne, naissent Dorothée le 14 août 1922 et Sonia, sept ans plus tard. La famille Szydlowski habite alors, de 1922 à 1932, une villa de Baden-Baden, station thermale réputée de la Forêt-Noire.
Sonia a trois ans, en octobre 1932, lorsque son père s'installe en France, avec femme et enfants, à Courbevoie, au 192, boulevard Saint-Denis. Joseph Szydlowski menait déjà depuis quelques années, peut-être 1928 mais de manière certaine depuis début 1930, des travaux à Paris sur les moteurs diesels et les compresseurs. Il faisait probablement la navette entre l'Allemagne et la France. La famille habite maintenant un modeste appartement au confort moyen au 2ème étage d'un immeuble de 5 étages; cela n'a plus rien à voir avec la belle villa de la Forêt-Noire. Mais jusqu'en 1938, la famille revenait toutefois en Allemagne pour y passer des vacances. Sonia a 10 ans, lorsque le 17 avril 1939, huit mois après la création de Turbomeca, la famille Szydlowski obtient sa naturalisation, et 13 ans, lorsqu'après le bref épisode de Turbomeca à St Pé de Bigorre, Joseph Szydlowski s'installe à Bordes en 1942. Sonia va au Collège de Jeunes Filles à Pau. Mais pendant les vacances à Bordes, elle se fait des amies dans le village. Filles de paysans pour la plupart, certaines gardaient les vaches autour de Turbomeca et elle les rejoignait pour s'amuser avec elles. D'autres lui apprirent à danser lors de la fête du 14 juillet ou celle du village, début août. Parmi ses amies, Marie Passabet (épouse Ithurbide) dont la mère était cuisinière à la Villa et Gaby Magendie (épouse Leroy), bientôt 90 ans. Gaby se souvient que Ida Szydlowski les invitait à goûter parfois à la villa. Sonia les retrouvera à Paris durant ses études, l'une travaillant au Ministère des Finances et l'autre à la Poste. Elle leur rendra visite plus tard lors de ses venues en Béarn, même lorsqu'elle sera aux commandes de Turbomeca, en particulier lors de ses participations au Rallye des Palombes organisé par le « Club Âge d'Or Véhicules Anciens » de Pau.
En novembre 1942, Joseph Szydlowski doit quitter la France pour se réfugier en Suisse. Quelque temps après il fait venir auprès de lui sa fille ainée Dorothée (21 ans). Sonia et sa mère Ida resteront à Bordes. Ce seront pour elles des moments difficiles jusqu'à son retour en octobre 1944. « Il y a des choses terribles que nous avons vécu » dira-t-elle. Henriette Saint-Paulin (épouse Salles-Loustau) de Bordes se souvient de cette époque où Sonia, qui avait le même âge qu'elle, et sa mère Ida venaient chez elle se réchauffer au coin du feu et faire causette avec sa grand-mère. En octobre 1944, Joseph Szydlowski revient à Bordes avec Dorothée. Cette dernière devient sa secrétaire, mais pour peu de temps car elle repart en Suisse après avoir épousé en mai 1946, à Bordes, Frédéric Wittwer qu'elle avait connu lors de son séjour en Suisse en 1942. Joseph Szydlowski se remarie le 2 mars 1948 avec Marguerite Matille.
Sonia poursuit ses études à Paris, à l'Ecole HEC-JF (Hautes Etudes Commerciales pour Jeunes Filles, car l’école n’était pas encore mixte à cette époque). À 19 ans, en juillet 1948, Sonia est stagiaire à l'usine de Mézières-sur Seine qui vient de redémarrer. Elle devait y faire un stage de 6 semaines ! Mais elle n'est pas repartie. Elle était en charge avec Yvette Pommier et Denise Le Goff de la mise en place d'une comptabilité industrielle.
C'est à ce moment-là que Sonia fait la connaissance de Georges Meton.
Né le 11 décembre 1923 à Jupille (Creuse), Georges est le troisième enfant d'une famille d'agriculteurs. Il fait ses études à l'école communale de Champsanglard (Creuse), puis à l'école nationale professionnelle de Vierzon (Cher).
Pendant la guerre, échappant au STO, il travaille chez Gnome-Rhône. Embauché à Mézières en 1946 en qualité d'acheteur, il s'est ensuite dévoué tout entier à Turbomeca où il est Directeur de l'usine de Mézières fin août 1949, après le départ de Charles Brull, celui des Croisières Noire (1924) et Jaune (1931) de Citroën. Georges Meton gérera l'usine avec compétence et efficacité. Il y introduit des technologies nouvelles, innovantes et indispensables comme les machines à commande numérique, l'informatique et la gestion de production.
Sonia et Georges se marient le 28 mars 1950 à Oinville-sur-Montcient (Seine et Oise, actuellement les Yvelines). Ils forment un couple très lié et partagent leur vie entre la famille et l'entreprise. Dès lors, la vie professionnelle de Sonia sera indissociable de celle de son mari et de son père, et, lorsqu'ils disparaîtront, sa vie deviendra indissociable de celle de Turbomeca. Du couple naissent cinq enfants. Yves en 1951, Christiane en 1953, Michel en 1957, Betty en 1958 et Sylvie en 1964. Ils s'installent près de Mantes-la-Jolie où Sonia élève ses cinq enfants.
Sonia a 40 ans. Elle devient administratrice de Turbomeca le 16 juin 1969. Au fil des années, elle joue un rôle de plus en plus important de conseil auprès de son père. Elle assure également la liaison avec les autres actionnaires familiaux : sa sœur Dorothée, ses propres enfants et ceux de sa sœur (Monique Antiglio et son frère Alex Wittwer qui décèdera accidentellement lors des essais d’une course automobile European Lauf 1 au Nürburgring le 2 avril 1976, décès qui affecta beaucoup Joseph Szydlowski). En 1972-73, elle devient administratrice de la société Bertin, de l'OFEMA et de la CGTM.
En 1973, la famille Szydlowski fait l'acquisition d'une petite société de sous-traitance mécanique à Châteauroux, la SONOMEC. Celle-ci fabrique des outillages et machines spéciales pour l'assemblage des Transall C160 chez Nord-Aviation à Bourges et est financièrement en difficulté au moment du rachat. La raison première de cette acquisition est de répondre aux besoins de Turbomeca en un réseau accru de sous-traitants pour faire face à la montée en cadence du moteur Adour, mais aussi parce que Georges Meton avait en arrière-pensée le "projet" de s'occuper de cette entreprise à sa retraite. Sonia prend la présidence de cette société de 82 personnes. Elle restera présidente jusqu'en 1984, date à laquelle, de plus en plus absorbée par ses tâches à Turbomeca, elle renonce à son mandat de PDG au profit de son fils aîné Yves .
En 1980, elle entre au Conseil d'Administration du GIFAS.
Le 10 janvier 1983, Georges Meton, âgé de 59 ans, décède d'une crise cardiaque survenue alors qu'il travaillait encore dans son bureau. Il ne laissera que des regrets. « Il était un homme serein et foncièrement bon » dira de lui un ancien cadre Guy Decôme. Il est inhumé au cimetière du Bourg-d'Hem dans la Creuse, commune voisine d'Anzême. Jacky Pallu prend sa succession à la tête de l'usine de Mézières.
A cette époque, Sonia joue un rôle décisif dans l'évolution de la structure juridique et de l'actionnariat de Turbomeca en vue d'assurer une évolution harmonieuse de cette société purement familiale vers une société ayant accès au marché financier et disposant de ce fait des possibilités de développements accrus au plan mondial. L'évolution se fit par étapes successives. Le 23 juillet 1986 Turbomeca se dédouble. Elle devient une société holding qui prend le nom de SOFIT (Société Financière Turbomeca), actionnaire à 100% d'une société industrielle qui prend le nom de Turbomeca. Fin 1986, Sonia rencontre Amaury Halna du Fretay, PDG du groupe Labinal, et négocie avec lui l'entrée de ce groupe à 45% dans le capital de la SOFIT. A la suite de cette opération, la famille Szydlowski obtient 11.5% des actions Labinal et le 17 juin 1987, Sonia entre au Conseil d'Administration de Labinal.
Quelques mois plus tard, le 18 novembre 1987, elle est nommée Directeur Général de Turbomeca, aux côtés de son père qui demeure Président Directeur Général, en remplacement de Gérard Pertica nommé Conseiller du Président (voir le Diffuseur 5). Elle partagera cette tâche avec Amaury Halna du Fretay également nommé Directeur Général avec qui elle entretiendra une entente parfaite sur toutes les décisions importantes impliquant la vie et l'avenir de Turbomeca. Travailler ainsi la main dans la main fit d'ailleurs poindre une certaine forme de jalousie de la part des autres sociétés du groupe Labinal dans la préférence que semblait donner son PDG à Turbomeca.
Le 16 juillet 1988, Joseph Szydlowski décède à l'âge de 91 ans, à sa table de travail à Césarée en Israël. Sonia est présente à Bordes le 22 juillet, pour rendre un vibrant hommage à son père dans la cour de l'usine devant tout le personnel de Bordes. En des termes simples et poignants dictés par le cœur d'une fille, elle dira « un homme est mort, l'œuvre demeure. Son développement doit être poursuivi, il le sera. Au nom de ma sœur et de moi-même, je vous en donne l'assurance ». Elle fit ensuite écouter une dernière fois les paroles de son père enregistrées lors de ses 91 ans le 21 novembre 1987 ; et pour terminer, paraphrasant son père qui disait « Allez, en route ! », elle lança à tout le personnel « Allez, au travail ! ». Deux cérémonies similaires se tinrent les jours suivants à Tarnos et à Mézières.
La voie était tracée. Sonia est alors nommée PDG de Turbomeca et, le 25 juillet 1988, PDG de la SOFIT. Les festivités du cinquantième anniversaire de Turbomeca sont bien sûr reportées à l'année suivante. Celles-ci auront lieu à Bordes le samedi 24 juin 1989. Elles démarrent sur la place de l'église de Bordes par l'inauguration de l'avenue Joseph Szydlowski, l'ancienne rue de Pau, en présence d'Amaury Halna du Fretay, André Labarrère, député-maire de Pau, René Cazenave, ancien de Turbomeca et 1er adjoint à Pau, Jean Salles-Loustau, maire de Bordes, et bien d'autres élus et chefs d'entreprise. Après une réception dans la salle des fêtes de Bordes, les festivités se poursuivent par une visite de l'usine qui offre notamment une belle exposition retraçant l'histoire de Turbomeca et de ses progrès technologiques.
Déjà, au milieu des années 1980, la chute des ventes de turboréacteurs pour les avions militaires laissa Turbomeca sur le seul créneau du moteur d'hélicoptère. Malgré la diminution des effectifs en dessous de la barre des 4000 personnes, Turbomeca décida de se diversifier et d'attaquer le marché des APU, groupes auxiliaires de puissance pour avions commerciaux. La période semblait favorable pour attaquer le monopole de Garrett. Ainsi en 1989, Labinal s'associe à Sundstand pour créer à San Diego la société APIC pour produire et commercialiser les APS 2000 destinés aux Boeing 737 et les APS 3200 destinés aux Airbus A320.
C'est cette année 1989 que Sonia et sa famille ont un rôle déterminant dans la défense du groupe Labinal contre l'OPA hostile du groupe Fiat, défense qui conduit à la fusion des sociétés Labinal et SOFIT et à la création d'une société holding, la SOPARTECH détenue à 60% par la famille Szydlowski et 40 % par des investisseurs institutionnels. Cela sous-entend que la famille Szydlowski transfère tout son patrimoine de titres Labinal, aisément négociables, en titres SOPARTECH qui ne le sont plus. Le 17 février 1989, Sonia est nommée PDG de SOPARTECH et conserve la fonction de PDG de Turbomeca. Ce remarquable et peu courant patriotisme industriel fut reconnu par les Pouvoirs Publics qui lui décernèrent la distinction de Chevalier de la légion d'Honneur le 14 avril 1990.
Sonia a maintenant 60 ans. Sa mère Ida décède le 27 juin 1990 et deux jours après, c'est sa sœur Dorothée Wittwer qui disparait.
Au second semestre de 1990, la production des APU représente la moitié de la production des moteurs neufs. Malheureusement, et au moment où il fallait consentir les plus gros efforts financiers pour gagner sa place au soleil des APU, le socle hélicoptère s'effondre en 1992. Des périodes de chômage partiel sont mises en place. Le chômage continue en 1993 et se généralise, mais on ne licencie pas. En 1994, nouvelle dégradation des résultats liée au recul continuel des marchés aéronautiques civil et militaire...un plan social s'impose. 600 postes seront supprimés, heureusement sans licenciements secs. La société ne peut survivre que grâce au soutien du groupe Labinal. Mais tout est fait en interne pour maintenir la compétitivité face à la concurrence américaine. Amélioration de la productivité par la poursuite de la mise en îlots, la rationalisation des tâches, une nouvelle répartition des fabrications avec la sous-traitance. C'est aussi à cette époque que Sonia, avec la détermination de Yves Durand, alors Directeur de l'usine de Mézières, décide de redonner du travail à ce site par le transfert du montage et des essais des régulations hydromécaniques.
Le 5 avril 1996, quelques jours avant le décès de Sonia, le Directeur Général Jean-Bernard Cocheteux écrit à l'ensemble du personnel que « Turbomeca se trouve à un moment crucial de son existence. Les mauvais résultats répétés de ces dernières années ne peuvent en effet être ignorés sous peine de mettre en difficulté l'avenir de notre entreprise », mais, persuadé que Turbomeca s'en sortira et que « la première vertu du motoriste est la patience », il lance le plan "Avenir de Turbomeca" pour permettre à la société de redevenir rapidement rentable, plus souple, plus réactive et de consacrer toute son énergie à la Satisfaction du Client.
Triste nouvelle. Le samedi 20 avril 1996, alors âgée de 67 ans, Sonia décède accidentellement à Jupille au volant de son tracteur, alors qu'elle tondait la pelouse de sa propriété qui domine les gorges de la Creuse, maison construite en 1964 et qu'elle occupa de 1985 jusqu'en 1996. Dès l'annonce du décès le lundi matin, ce fut un sentiment de stupeur mêlé de tristesse qui étreint l'ensemble du personnel de Turbomeca. Une minute de silence sera observée par chacun à 11h. Outre l'émotion générale suscitée par l'accident, l'atmosphère est aussi à l'inquiétude sur le devenir de la société compte tenu des difficultés que traverse Turbomeca.
Lors du Conseil d'Administration de Turbomeca le 3 mai 1996, Amaury Halna du Fretay rendit hommage à Sonia Meton : « Qualités humaines exceptionnelles, intelligence remarquable, prodigieuse intuition de l'avenir, loyauté, courage, simplicité dans les rapports humains. Les mots paraissent bien dérisoires comparés à toutes ses qualités ».
Pour Jean-Bernard Cocheteux (nommé PDG de Turbomeca lors de ce Conseil d'Administration du 3 mai 1996), son premier geste est de réunir l'ensemble du personnel pour lui rendre hommage : « Sonia Meton avait choisi la voie du risque, de l'effort et de la difficulté [...] en prenant en main, avec courage et lucidité les rênes de Turbomeca ».
Emmanuel Delfour (Secrétaire Général) : « Dotée d'une très forte perspicacité intuitive, qui lui permet comme à son père d'aller droit à l'essentiel, elle a su s'impliquer totalement dans la vie Turbomeca et du groupe Labinal, avec un professionnalisme, une pugnacité et une ténacité qui ont fait l'admiration de tous ».
André Labarrère (député-maire de Pau): « [...] femme de tête, femme d'action. Elle avait la passion de son entreprise, passion qui était en fait un acte d'amour à la mémoire de son père ».
Marie Ithurbide (une amie d'enfance) : « Elle était généreuse, agréable, d'une grande simplicité [...] Elle était comme une sœur pour moi ».
Alain Lacrampe (CFDT): « [...] Nous ressentons beaucoup de tristesse. Elle était arrivée à l'âge de 60 ans pour prendre en main la société, à la mort de son père. Elle s'est attelée à sa tâche avec courage. Car ce n'était plus la période bénie des pionniers [...] dans des conditions difficiles en raison de la crise dans l'aéronautique [...] elle a tenu les rênes avec pugnacité [...] je reconnais qu'elle s'est accrochée à l'entreprise et qu'elle s'y est investie ».
Henri Prat (FO) : « [...] Sa disparition laisse un grand vide. Notre souhait, c'est qu'elle reste un exemple pour ceux qui assumeront la destinée de l'entreprise. C'est là notre inquiétude pour l'avenir ».
Ce bilan fut tracé par Amaury Halna du Fretay et Jean-Bernard Cocheteux lors de leurs allocutions après le décès de Sonia.
Tout d'abord, un changement de culture à Turbomeca alors presque exclusivement tourné vers la technique au détriment des autres aspects (marchés, concurrence mondiale, contraintes financières). Afin de prendre en compte tous ces points, Sonia crée et anime un Comité de Direction qui se réunit deux fois par mois, ainsi que des réunions biannuelles de l'ensemble des Cadres. Au niveau de tout le personnel est créé en janvier 1989 le Turboflash, double page distribuée mensuellement avec le bulletin de salaire et donnant les faits marquants dans tous les domaines et sur tous les marchés. En 1991, c'est elle qui crée avec Jean-Bernard Cocheteux la fonction "Programme". Elle soutient l'effort à l'internationalisation en mettant en place un Directeur Général américain chez TEC et en créant des filiales à Singapour, en Uruguay et en Australie. Elle soutient l'effort de modernisation industriel et la réorganisation de la fabrication par la mise en îlots. Un nouveau bâtiment dédié aux turbines terrestres et marines est construit en même temps qu'est créée une direction DTTM. C'est aussi avec elle que le B1000 sera construit et accueillera plusieurs Directions.
Enfin, des lancements de programmes nouveaux : Arriel 2S pour le S76 de Sikorsky, Arrius 2F pour l'EC 120, 2B pour l'EC 135 et 2C pour l'Explorer de McDonnell, ainsi que deux nouvelles versions du RTM 322 pour les hélicoptères NH90 et Apache, et deux nouvelles coopérations internationales, l'une avec Volvo et Ulstein pour l'EURODYN et l'autre avec Sunstrand pour les APU d'avions commerciaux.
Yves Meton et Monique Antiglio intègrent la holding Sopartech pour assumer alternativement la présidence. Il fallut convenir avec Jean-Bernard Cocheteux que Turbomeca n'avait plus les moyens de continuer dans les APU en dépit d'un indéniable succès technique et commercial. En décembre 1996, Labinal revend à Sundstrand ses parts dans APIC, alors que le carnet de commande ne cesse de se remplir. C'est la consternation à Turbomeca. Ce moment fut très douloureux pour notre PDG... on veut bien le croire. En 1997, le plan social ramène l'effectif à 3184 personnes. La situation s'améliore enfin et cette amélioration se confirme en 1999. Le marché de l'hélicoptère rebondit. Mais, quatre années après le décès de Sonia, la famille du fondateur décide de se retirer de la vie industrielle et de revendre Labinal. Snecma s'y intéresse, les autorités françaises aussi, car de vraies synergies existent. L'affaire se fait et Turbomeca intègre en 2000 la branche propulsion du groupe Snecma.
Quant à Sonia, elle repose désormais aux côtés de son mari au cimetière de Bourg d'Hem. Son souvenir se perpétue également à Mézières où un sapin a été planté près du chêne qui avait été mis en terre lors de la disparition de son mari Georges Meton.
Le 21 octobre 2011, trois enfants de Sonia, Yves, Christiane et Michel, présents lors de l'inauguration du nouveau site de Buchelay iront visiter dans la foulée les locaux vides de l'usine de Mézières. Une autre page était tournée mais l'esprit de Mézières continue à vivre dans l'usine de Buchelay! Enfin à Bordes, la résidence dont elle avait posé la 1ère pierre le 20 février 1995 portera désormais son nom ainsi que l'avenue qui la jouxte.